Considération sur la place de l’Internet au sein de la population mondiale.

Tous les jours des milliards de personnes communiquent de manière instantanée et sans barrière physique ou de territoire via le réseau Internet. Des relations de quelques instants à quelques heures concernant aussi bien des communications privées que publiques. Tout s’échange sur l’Internet : le plus brillant comme le plus ignoble. Tout s’achète aussi, comme se donne, dans l’instant, même si vous vous situez sur un autre continent par rapport à votre interlocuteur.

Un tel processus de communication a engendré une sorte de continuum entre le moment où  le désir existe et celui de la possession avec une contraction de temps entre les deux. Car nous ne voulons plus attendre mais avoir ce que nous désirons dans l’instant. Ainsi l’outil Internet, prenant une place de plus en plus importante dans les actes de tous les jours nous en voulons une copie conforme dans la “vraie” vie. Nous n’acceptons plus un temps entre le moment où le désir naît et le moment où nous avons. Une période d’impatience devenue tellement oppressante pour certains “car n’ayant pas”, il a donc fallu trouver des parades pour la faire oublier. Des sites tels que Google Maps affichent ainsi des informations diverses lors de déplacements d’un point A à un point B. Même s’il s’agit d’informer cela doit permettre de gommer le temps imparti pour aller vers le lieu désiré.

Le réseau des réseaux est aussi l’objet de guerres que nous qualifierons de “souterraines” à l’image de ces conflits empruntant les tuyaux de communication. Guerre entre particuliers, entreprises et même Etats. Comme l’explique Fréderick Douzet dans cette interview au journal Le Monde : 

Les Etats sont pris dans un dilemme sécuritaire. D’un côté, ils reconnaissent que la menace cyber crée un risque systémique. A l’image des pandémies, ces menaces sont très complexes, traversent les frontières et se répandent rapidement. ….. Mais, dans le même temps, les capacités cyber sont aussi utilisées par les Etats pour accroître leur puissance dans le cadre des rapports de force géopolitiques. Elles servent pour le renseignement, l’espionnage, l’influence, la guerre…

Des conflits invisibles avec encore une fois des attentes. À ce sujet, il est intéressant de constater que l’on parle de cyberespace, comme si ce lieu (l’Internet)  était, permettez ce parallèle, un espace matérialisé avec des planètes, étoiles, aliens ? Et des distances  importantes pour se déplacer. Or il n’en est rien. Tout se passe dans des outils informatiques à côté de nous ou à l’autre bout du monde.  Dans l’instant avec une vitesse toujours plus importante, permettant mille transports là où hier un seul était possible. L’Internet a en quelque sorte “cassé” le temps lui donnant une valeur que l’on veut la plus proche de zéro. Une sorte d’effacement de l’espace temps, cette valeur que les aventuriers du vrai Univers  rêvent de contracter afin justement de se déplacer d’un bout à l’autre de celui-ci comme sur Internet.

Des utilisateurs oubliés

Le nombre d’internautes en 2018 s’élève à 4,021 milliards, en croissance de 7% sur un an.(chiffre de l’étude wearesocial.com)

L’Internet est donc un lieu modificateur de temps, comme un pourvoyeur de conflits. Combien sont-ils à utiliser  le réseau mondial ? Comme l’indique le site wearesocialce sont plus de 4 milliards de personnes dans le monde qui utilisent l’Internet. Plus de la moitié de la population mondiale est maintenant connectée, avec plus d’un quart de milliard de nouveaux utilisateurs en 2017. L’Afrique est le continent qui a connu la croissance d’internautes la plus rapide : plus de 20 % en un an”.

Inclusion numérique -extrait de l’étude Paroles d’élus –

Nous avons donc une part de plus en plus importante de la population mondiale utilisant ce moyen de communication,  mais dans le même temps une partie de celle-ci reste sur le bord de la route. C’est ce que nous apprend ce sondage de Parole d’Elus remettant les pendules à l’heure sur les capacités des français à comprendre et savoir utiliser l’Internet. Car même si cela peut sembler désuet pour les utilisateurs que nous sommes, ils sont nombreux les français à ne pas comprendre la logique de rangement des dossiers de manière informatique, à ne pas savoir ce qu’est une adresse électronique ou même à ne pas comprendre comment s’écrit une url. Ce n’est pas une question de génération, mais plutôt d’incompréhension, car accepter que vos informations ne soient pas palpables au même titre qu’un objet est encore pour beaucoup de personnes un non-sens.  Accepter ceci, c’est reconnaître aussi un nouvel espace n’existant pas en tant que tel et n’ayant pas de réelle matérialité car composé uniquement de chiffres.

L’illectronisme, sentiment d’illettrisme face à un outil informatique

Comme l’illetrisme, l’illectronisme existe en France comme le souligne la chronique de Raphaël Grably et si justement intitulé “Les Français peu familiarisés avec le numérique”.

Bien sûr des actions existent aussi bien au niveau des communes ou simplement par le biais d’associations afin d’aider ceux et celles n’ayant pas ces bagages pour “naviguer” sur l’Internet.  Mais dans le même temps, l’état continue de vouloir avancer à marche forcée vers le tout numérique. Ainsi le 13 octobre 2017 est lancé “Action Publique 2022 : pour une transformation du service public”.  Comme le définit la plaquette de présentation “ce programme ambitieux vise à repenser le modèle de l’action publique en interrogeant en profondeur les métiers et les modes d’action publique au regard de la révolution numérique qui redéfinit les contours de notre société.” Le titre lui-même indique  la date de mise en place de ce programme. Il s’articule autour de trois objectifs dont celui concernant “les usagers : améliorer la qualité des services publics, en passant d’une culture du contrôle à une culture de confiance ; en travaillant à la simplification et la numérisation des procédures administratives.” Bref, du tout numérique dans toutes nos démarches administratives et ainsi permettre à ceux maîtrisant les outils informatiques d’avoir dans l’instant ce qu’ils désirent. Comme quoi…. Même la logique d’Etat a basculé dans la non attente et de ce que j’appellerai le “Je veux.J’ai dans l’instant ”.

Et Google ?

Plan d'action gouvernemental - extrait de Parole d'Elus -
Un des nombreux aspects du plan d’action gouvernemental proposé par la Fondation Orange – extrait de Parole d’Elus –

S’étant implanté dans l’éducation et aussi dans les entreprises, Google s’intéresse maintenant indirectement au segment de l’illectronisme. Il va ainsi proposer comme cela a été fait à Rennes, des lieux de formations à l’Internet et tout son environnement. De plus, son partenariat avec des enseignes comme Fnac et Darty est le début d’une implantation beaucoup plus large. C’est par ce genre d’actions même si pour certains cela doit permettre la promotion des produits de la marque, qu’il sera possible de vaincre les craintes et les peurs d’une partie de la pollution vis-à-vis de l’outil informatique.
A ce propos, c’est justement sur cette peur que Google avec Chrome OS et le Chromebook peut apporter une certaine sérénité dans l’apprentissage et l’usage de l’outil informatique. Car reconnaissons-le, aborder l’emploi de Chrome OS n’est en rien agressif comparé à d’autres Os ou des savoirs sont requis. Puis, il y a l’accès à la machine que je pourrais définir comme « J’appuie. Cela fonctionne« . C’est une des grandes forces de cet outil et son succès aussi bien dans l’éducation comme des entreprises est dû en grande partie à cela.
Pour appuyer nos propos, la dernière publicité en date sur les capacités et possibilités qu’offre le Chromebook et par là même Chrome OS.

Mais dans le même temps où est l’Etat ? Qu’en est-il de sa mission d’apporter à chacun les mêmes chances, les mêmes possibilités, comme son rôle de formateur d’un outil informatique dont la maîtrise est à devenir obligatoire. Comme l’indique cette information toujours sur le site de Paroles d’Elus, l’Etat par le biais de l’opérateur Orange avec sa fondation, s’engage dans un plan numérique inclusif. Une manière pour lui de s’assurer de mettre tout en œuvre pour rattraper “le temps perdu” mais surtout ne plus laisser des français sur le bord de la route numérique.
Même si le plan entrepris par la fondation Orange a le mérite de prendre en compte ces oubliés du tout numérique, les actions comme celles démarchées par Google, permettront aux laissés pour compte de trouver des opportunités d’appréhender au mieux ce qui aujourd’hui est encore pour eux cet obscur objet du désir et de crainte.


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