Depuis de nombreux mois, une rumeur enflait sur une intégration plus poussée d’Android dans ChromeOS. Une première confirmation avait eu lieu par le biais de Sameer Samat, responsable Android chez Google. Il avait déclaré lors d’une interview chez nos confrères de techradar. “J’ai posé cette question parce que nous allons combiner ChromeOS et Android en une seule plateforme, et je suis très intéressé par la façon dont les gens utilisent leurs ordinateurs portables de nos jours et ce qu’ils accomplissent”.
Il aura fallu qu’en septembre 2025, Cristiano Amon le patron de Qualcomm déclare “Je l’ai vu. C’est incroyable. Je pense que cela concrétise la vision de la convergence entre le mobile et le PC. Et j’ai hâte d’en avoir un” pour que la sphère tech s’enflamme. Depuis, il ne se passe pas un jour sans qu’un article sur le sujet soit mis en ligne. Comme s’il était ce que tout le monde attend et veut utiliser. Mais surtout, comme si Windows et MacOS étaient dépassés.
Des laboratoires d’idées
Toutes les web apps que propose Google ne sont que des laboratoires. Je n’ai pas dit des bêtas comme peuvent le proposer d’autres éditeurs, mais bien des espaces complètement opérationnel, permettant à Google de tester des concepts, des fonctions. Je pense même que la firme de Mountain View teste des fonctions au sein de web apps qui n’ont qu’une durée de vie très courte. Le but n’étant pas qu’elles perdurent mais qu’elles soient qu’un habillage autour d’une fonction. Cela lui permet ainsi, d’avoir des retours d’utilisations autres que celles de testeurs qu’elle aura sélectionné. C’est l’opinion bien ancrée de @Nicolas qui depuis des années délivre ce message par monts et par vaux. Mais pour ChromeOS, le concept même allait plus loin : il s’agissait pour Google de montrer que l’idée même d’une informatique dématérialisée était pérenne. Alors quoi de mieux pour tester cette idée que de cacher cela dans un habillage nommé ChromeOS ?
Des testeurs en culotte courte
C’est le secteur de l’éducation qui aura été le principal laboratoire de ChromeOS. En effet, les écoles avaient des besoins spécifiques que les systèmes d’exploitations traditionnels peinaient à satisfaire. Il fallait en effet pour ces espaces, un parc informatique à faible coût, une maintenance quasi inexistante, une sécurité à toute épreuve contre les manipulations des élèves et enfin une facilité dans le déploiement à grande échelle. ChromeOS répondant parfaitement à ces différents critères, il a été amené à connaître une implantation importante dans les écoles états-uniennes.
Le succès a prouvé que les principes mêmes de ChromeOS n’étaient pas simplement une vue d’esprit mais une solution pragmatique et économiquement avantageuse.
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Soutenir MyChromebook.frUn cheval de Troie ayant rempli sa mission
Une fois la preuve du concept établi, c’est là que l’analogie du concept du cheval de Troie prend tout son sens. En effet, ChromeOS aura permis de développer comme de perfectionner un ensemble de principes. Tout d’abord la sécurité par conception (démarrage vérifié, sandboxing). Ensuite, les mises à jour transparentes et automatiques et une gestion simplifiée via le cloud. Et toujours un habillage cachant la mission même de cet OS. Maintenant la question pour Google va être de savoir puisque ses idées fonctionnent, comment les déployer à une échelle plus vaste.
Un détour vaut mieux qu’une attaque frontale
ChromeOS n’a jamais voulu détrôner Windows pour une raison simple. Cela aurait demandé trop d’énergie et de temps et aurait été coûteux. Par contre, Android, ayant des milliards d’utilisateurs via principalement les smartphones, il devient plus logique que la fusion Android / ChromeOS s’opère. Cette fusion est donc une manœuvre stratégique brillante. Car plutôt que de développer un système de niche, Google choisit de transplanter l’ADN éprouvé de ChromeOS (sécurité, simplicité de gestion) au cœur même de sa plateforme pour mobile.
Unifier pour mieux régner
Cette fusion n’est pas seulement le fruit d’un succès, mais également une réponse à la pression concurrentielle. Il faut bien comprendre que le paysage technologique a évolué et la fragmentation des systèmes d’exploitation est devenu un handicap stratégique pour les éditeurs. J’en veux pour preuve l’unification qui s’opère chez Apple, avec à terme une plateforme commune pour tous ces produits. Il en est de même pour Microsoft qui cherche à unifier son expérience utilisateur sur les différentes plateformes, notamment ARM.
Pour Google, maintenir deux systèmes d’exploitation distincts basés sur Linux ne pouvait que créer en interne une complexité dans le développement de ces deux OS. Ensuite, il s’agit de proposer à l’utilisateur une expérience cohérente sur tous les appareils (smartphone, tablettes, ordinateurs). Et ainsi créer un écosystème unifié afin d’attirer les développeurs d’applications. Enfin, cette unification va permettre de développer l’IA Gemini dans cet écosystème avec une certitude : le matériel comme l’OS permettrons de l’employer pleinement.
Ce n’est pas l’abandon d’un projet
La fin de ChromeOS ne doit pas être vue comme un projet raté, bien au contraire. C’est la consécration de sa réussite ayant validé différents concepts de communication et de travail. Les principes que l’on retrouve aujourd’hui semblaient au début bien brouillon, mais ils ont su s’imposer par leur simplicité d’emploi et une fiabilité à toutes épreuves. Tout ce qui fait ChromeOS, tout du moins un certain nombre de principes comme d’outils, sont donc amenés à migrer pour être intégré au cœur même de la stratégie globale de Google. Il est certain que nous sommes à l’aube d’une nouvelle génération de l’informatique qui devrait à terme s’imposer. Comme Google Chrome ?





Je ne peux qu’abonder dans ton sens. Google essaie, teste, échoue et parfois réussit. Ce sont toutes ses expérimentations qui permettent au géant américain de rester dans cette course effrénée de la technologie, qui laisse de nombreuses entreprises sur le carreau (Kodak, Nokia…). Google a les moyens de ses ambitions, (humains et financiers) alors ils échouent plus qu’ils ne réussissent, mais chaque réussite est exceptionnelle : Search, Android, Maps, Gmail, YouTube, Gemini…
Depuis toutes ces années ou tu tenais ce discours, à la fin ….. cela donne un article