J’ai ici même présenté la manière d’employer plusieurs adresses Gmail sur un même compte. Une façon de s’éviter l’ouverture de la même web application pour chaque compte utilisé, permettant ainsi de gagner du temps mais également de l’espace. Pourtant, alors que je pensais avoir été explicatif dans mes propos, j’ai constaté à travers plusieurs discussions, qu’il y avait une certaine incompréhension dans l’emploi du processus expliqué. Et cela se comprend, puisque pour beaucoup d’utilisateurs de Gmail comme d’autres outils, on associe généralement un compte ou une identité à une application. Avec à chaque fois, une ouverture d’un outil spécifique  pour exécuter une fonction différente. 
Or aujourd’hui à l’exemple du navigateur web Google Chrome, on utilise une application unique qui devient multi-rôle, mais également multi-compte. Et cela de manière transparente et sécurisée. Pour comprendre le rôle qu’il tiendra demain, voyons sommairement les fonctions qu’il nous propose aujourd’hui. C’est un peu le but de cet article que j’intitule « Et demain de quoi Google Chrome sera fait ? » à juste titre.

Mais d’ou vient le navighateur web ?

Aujourd’hui, la plus grande partie de l’emploi de l’Internet passe par l’usage de navigateurs web. Pour comprendre la place qu’il occupe, il s’agit de revenir à sa genèse qui date exactement de 30 ans.C’est en 1993 qu’est proposé Mosaic. Il a été créé par l’informaticien Marc Andreessen au National Center for Supercomputing Applications (NCSA) de l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign.

Logo du navigateur web Mosaic

Comme à la bibliothèque

C’est le premier navigateur web qu’il est possible de télécharger via FTP comme on disait à cette époque. Il permet de visualiser les pages html de manière graphique. Bien sûr, cet outil s’appuie sur la création de  Tim Berners-Lee ou les documents textuels sont reliés entre eux par le biais d’hyperliens. Des documents positionnés pas nécessairement sur le même serveur web. A l’époque, s’est fondamentalement une révolution à tout point de vue. Pensez-donc, on n’ouvre plus des d’applications pour lire tel ou tel texte. Uniquement cet outil avec la possibilité de parcourir un écrit, mais également voir des images. A cette époque, la vidéo n’est pas encore imaginée pour être regardée dans ce cadre d’emploi. L’austérité même des pages (voir un exemple ci-dessous) laisse plus penser au contenu d’un livre que l’on consulterait de manière informelle dans une bibliothèque. 

Exemple des premières pages Html

La puissance de l’hyperlien

A cette époque, la puissance de l’hyperlien était fascinante. A partir d’un site web, il vous était possible de découvrir des informations que vous ne pensiez pas trouver. Tout cela en cliquant simplement sur un bout de texte coloré. Ce partage de la connaissance était double. D’un côté, on avait ce que proposait le rédacteur avec le texte mis en ligne. De l’autre il partageait avec vous une information via l’URL. Ce partage était signe d’une certaine richesse non pas intellectuelle mais d’avoir su trouver un site web, qu’il vous “donnait” gratuitement. Car ne l’oublions pas, il y a trente ans, il n’existait pas encore Altavista qui fut un indexeur de lien et encore moins le moteur de recherche… Google. 

Mais où sont les liens aujourd’hui ?

Concernant les liens hypetexte, je voudrais ouvrir une petite parenthèse. Il y a trente ans, lors des premières pages web mises en ligne, il était courant de trouver sur la partie droite ou gauche de l’espace que l’on consultait différentes informations. Comme aujourd’hui, y était porté les rubriques du site, des informations personnelles sur le rédacteur mais surtout des liens hypertextes conseillé par l’auteur. Il pouvait en avoir un, deux, trois… parfois trop mais jamais assez. Je rappelle qu’à cette époque, les moteurs de recherches ou mêmes les indexeurs n’étaient pas présent.

Où est le partage ?

Aujourd’hui les sites web sont toujours là, comme le contenu, mais plus rarement les liens hypertextes. A croire que les concepteurs/rédacteurs de ces pages ne cherchent plus à partager. Comme si, il devenait pour eux inintéressant de partager telle ou telle information qui n’est pas nécessairement dans l’espace qu’ils gérent. Or, l’Internet est encore aujourd’hui basé sur le partage. Chaque semaine j’écris un article comme @Nicolas le fait chaque jour, et publiés dans cet espace. C’est de notre part et comme tous ceux qui animent le salon Discord du site, un partage. Sans revenu, dans le désir de partager et d’aider. Or le sens même du partage n’existe plus dans les sites web que je consulte. A quoi cela est du ? A son chacun chez soit ou simplement que l’on se dit que Google est là ? Je referme la parenthèse.

Logo de Netscape Navigator

D’un navigateur web à un autre

Employant Mosaic puis Netscape Navigator, j’avais pour habitude d’enregistrer les hyperliens sur une disquette que je dupliquais pour l’échanger avec d’autres personnes. Ce n’est qu’en 1995 qu’est mis en ligne l’indexeur Altavista alors qu’un an auparavant Netscape Navigator était proposé de manière payante. La suite est plus triviale et à laisser des traces indélébiles suite aux comportements de l’éditeur Microsoft. En effet, c’est en 1995 que sort Internet Explorer qui est proposé gratuitement dans Windows NT avant d’être poussé vers l’OS Windows 95 qui lui est payant.

Ce schéma de distribution au sein même du système d’exploitation va fausser complètement le rapport de force entre Netscape Communications et Microsoft. La suite de ce combat technologique mais également financier a entraîné sa disparition et donné ensuite naissance au navigateur web Firefox. Passant de zéro à plus de soixante dix pour cent de part de marché, Internet Explorer, ne fut pas le novateur que l’on a bien voulu nous faire croire. Il fut plutôt un copieur de fonctions présentées par d’autres éditeurs. La société Microsoft fut également condamnée à de multiples reprises tant par les autorités fédérales US que par l’Union Européenne pour position dominante. 

Logo d’Internet Explorer

En dix ans, un beau gadin

Avec, l’arrivée de Google en tant que moteur de recherche et de Google Chrome en qualité de navigateur web, la position dominante d’Internet Explorer est passée de 70% à quelques pour cent (voir graphique ci-dessous).

Malgré des accès dans différents OS dont le mobile, Internet Explorer n’a plus retrouvé sa place dominante et ce pour plusieurs raisons. Une lourdeur importante dans son emploi avec un usage excessif de la mémoire de l’ordinateur et enfin un non-respect des codes html des sites webs. A partir de là,  des nouveaux navigateurs web ont pu faire connaître leurs différences. Je pense bien sûr à Vivaldi, Firefox, Opéra bien sûr mais également bien d’autres. 

Le moteur de recherche Google est archi-dominant

Aujourd’hui, et soyons objectif dans ce constat si Google Chrome est présent partout s’est pour plusieurs raisons. La première est sa facilité d’emploi avec une vitesse d’affichage importante mais également des outils intégrés comme la protection des mots de passe. Mais qui dit Google Chrome associe automatiquement le moteur de recherche Google. 

Part de marché de Google Search

Comme on le constate ci-dessus, les parts de marché du moteur de recherche sont dans la même proportion que le navigateur web du même éditeur. Des pays comme le Brésil ou le Maroc frisent les 100% d’emploi de cet outil. Une telle occupation de l’espace d’usage va permettre parallèlement de créer une économie qui va se greffer autant autour des sites web, que des moteurs de recherches. Cela va concerner dans les deux secteurs une recherche du meilleur positionnement possible pour la vente de publicité mais également une plus grande visibilité dans le cas de sites d’informations ou marchands.

Si la sécurité n’a pas été prise en compte au début de l’emploi des navigateurs web, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Utilisant principalement Google Chrome, je ne pourrais parler que de cet outil, et sachez qu’avec l’authentification à deux facteurs, la sécurité de cet outil nous protège logiquement de toute intrusion à nos données. 

Une fenêtre pour plusieurs fonctions

J’indiquais en début de ces propos, qu’il existait pour certaines personnes une incompréhension entre l’emploi de Gmail et les différentes adresses électroniques que l’on peut avoir. C’est vrai qu’au début de l’informatique on associait  une fonction (écrire, peindre, parler,…) à une application. On devait ainsi à chaque fois lancer un outil différent avec une interface pouvant être distincte comme ce qui concerne les fonctions. Pendant toutes ces années, le simple copier-coller d’un outil à un autre n’était pas opérationnel. Cela donnait un frein à la communication comme à la création. 

Universalité de l’emploi

Aujourd’hui ce qui hier semblait impossible, est permis. Il existe une sorte d’universalité d’emploi de l’informatique. Pourtant, des freins créés par une habitude d’emploi existent encore. La preuve avec la mauvaise compréhension de l’usage de plusieurs adresses électroniques à partir d’une seule interface web. Et j’emploi le terme web à bon escient, car si vous faites usage d’un ordinateur sous ChromeOS vous utilisez un navigateur web pour la majorité des opérations que vous allez effectuer. Vous avez bien sûr la possibilité d’installer le même outil mais au format Android, donc en étant une application. C’est selon moi un contresens et ceci pour une seule raison : pourquoi employer différents outils alors qu’un seul peut effectuer plusieurs fonctions ?

Un espace, des comptes différents

On en revient donc au point de départ : l’emploi de plusieurs adresses Gmail sur un même compte sans changer d’espace de travail. Pour bien comprendre l’utilisation d’une fenêtre unique dans le cas que nous venons d’indiquer, voyons ce que nous propose normalement Google Chrome.

Vous avez donc ouvert la web application que ce soit dans une fenêtre du navigateur web Google Chrome ou dans un onglet via un raccourci. En cliquant sur l’avatar du compte, une fenêtre s’affiche. (voir image ci-dessous)

Fenêtre des comptes Gmail dans la web application Gmail

A partir de là, il suffira de cliquer sur le compte Gmail que vous désirez consulter, pour qu’une nouvelle fenêtre s’ouvre. Si vous en avez plusieurs, que ce soit des comptes personnels et/ou professionnels, vous aurez à chaque fois une nouvelle fenêtre que vous devrez consulter à intervalle régulier, afin de vous assurer d’éventuels nouveaux emails. Excusez-moi, mais que de temps perdu, non ? En réunissant sur un même compte, toutes les adresses électroniques comme j’ai indiqué dans cet article, vous serez assuré d’être informé de toutes nouvelles arrivées. Et je rappelle que toujours à partir du même espace, vous pourrez également envoyer des courriers, après avoir sélectionné l’adresse d’envoie correspondante.

Et demain ?

On voit donc qu’à partir d’un même espace, il est possible de gérer au plus prêt différentes adresses électroniques. Là, c’est aujourd’hui, mais demain ? Oui, demain, dans cinq, dix ans en rappelant que le premier navigateur web à trente ans, comment utiliserons-nous cet outil ? Il est certain que demain, nous n’utiliserons plus qu’une seule fenêtre. Universelle en quelque sorte et multi-ermploi !

Aujourd’hui les tenants de l’informatique d’hier sont encore présents s’arc-boutant sur le principe une application/une fonction. Pourtant, la mise en place des web applications comme des PWA va à terme tout changer. Si aujourd’hui, elles sont mono application demain, elles seront assurément multi-application. Et ce pour deux raisons : 

  • une demande de l’utilisateur pour n’avoir qu’une seule fenêtre. Et ainsi ne plus se perdre dans telle ou telle fonction distincte d’une application,
  • une certitude pour l’éditeur du navigateur web de garder dans son écosystème l’utilisateur. Il pourra ainsi le guider mais aussi analyser en temps réel ses choix, son emploi comme ses besoins. Tout cela aidé en quelque sorte par une IA de plus en plus présente. 

Et demain de quoi Google Chrome sera fait ?

J’espère qu’après ce court article, vous aurez compris l’importance de travailler dans un seul espace pour gérer au mieux plusieurs comptes Gmail ou autres. Un tel choix de la part de l’éditeur Google, montre indirectement qu’il doit avoir assurément une réflexion pour mettre en œuvre des projets beaucoup plus important. Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, quand on installait l’OS Windows sur un ordinateur, il fallait installer Acrobat Reader pour la lecture de fichiers Pdf. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, puisqu’il suffit de glisser un tel fichier dans Google Chrome. Alors demain je n’en parle même pas !

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