L’autorité de la concurrence vient de rendre sa décision : la firme Google devra payer une amende de cinq cents millions d’euros pour ne pas avoir négocié “de bonne foi” avec les éditeurs de presse français sur l’application des droits voisins. Une telle amende concerne les négociations entre la firme de Mountain View et les éditeurs sur la rémunération qui leur doit d’être versé pour la reprise de leurs contenus. Face à une telle décision, la seule action est selon moi que Google doit fermer l’accès de ses services aux français.
Google n’est pas une vache à lait
Dans les années 90, Larry Page et Sergey Brin, créent le moteur de recherche Google dans un garage. Plus de vingt ans après, il occupe plus de 60% de part de marché dans le monde. Comme je dis toujours, les deux fondateurs de cet outil n’ont forcé personne pour qu’il soit utilisé, proposant simplement un “truc” simple d’emploi, rapide et gratuit. Un gratuit payant considère certains puisque des données sont récupérées, mais à l’inverse de Microsoft, l’utilisateur n’est pas tenu de payer pour employer les produits.
Pour mieux les promouvoir, la firme de Mountain View, indexe les contenus de sites qu’elle propose ensuite dans un fil d’actualité gratuit que l’on peut paramétrer. Je le répète une nouvelle fois, Google n’impose à personne l’utilisation de cet outil. S’il est employé, c’est d’abord, car présentant une vue partielle sur une info que l’utilisateur recherche. Ensuite, sa mise en page a évolué, mais a su attirer le “chaland”. Bref, il y a eu une réflexion en amont de la part des décideurs de Google, pour présenter au mieux ses produits et les contenus. Peut-on la blâmer et lui reprocher ceci ?
[all4affiliates id= »49463″ title= »HP Chromebook 14b »]
Ils n’ont rien compris au potentiel de l’Internet
Pendant ce temps, les éditeurs français (presse écrite, web, et autres) à la place de réfléchir sur les nouveaux marchés qui s’offraient à eux avec l’Internet, et ce, depuis les années 90, n’ont pas cherché à imaginer une autre forme de diffusion de l’information. Un peu comme les éditeurs de musique, qui, eux aussi, n’ont vu que le côté répressif comme seule forme d’action pour répondre à la demande des consommateurs. Dans les premières années de la mise en place des fils d’actualités proposés par Google, les éditeurs l’ont accepté de manière rationnelle. Le lecteur lisait une partie de l’info sur les pages du fil d’actualité et il cliquait pour prendre connaissance de la suite se trouvant sur le site de l’éditeur. D’une certaine manière Google a servi d’intermédiaire avec quand même un affichage publicitaire dans son espace lui permettant de se payer.
Qu’une histoire d’argent
Les sommes étant conséquentes, les éditeurs depuis quelques années veulent en récupérer une partie en faisant payer Google puisqu’il affiche des données qu’ils considèrent leurs appartenant. C’est là le cœur de la démarche des éditeurs, rien d’autre que le côté “pognon”. On pourra habiller cela de diverses considérations et autres, mais il faut reconnaître que si les sommes que récupère Google n’étaient pas si importantes, jamais les éditeurs demanderaient une offre de rémunération convenable pour des contenus protégés, comme ils disent.
Une seule solution pour Google
Comme la firme de Mountain View se retrouve face à des éditeurs n’ayant pas compris qu’ils doivent de travailler l’un et l’autre main dans la main, pour répondre à cet obscurantisme Google doit fermer l’accès de ses services aux français. C’est simple avec seulement quelques lignes de commandes que l’on injecte sur les serveurs. Pourquoi paierait-elle une telle amende alors que la finalité est que les éditeurs ont toujours plus de visiteurs sur leurs sites justement par le biais des fils d’actualités crée par Google ? Elle coupe les robinets si vous permettez l’image et elle laisse les éditeurs faire leurs petites cuisines, qui ne sera pas mangeable. Comme elle n’impose à personne d’utiliser ses produits, le retour de bâton risque d’être magistral pour les éditeurs, risquant de voir leur taux de lectorat fondre comme la neige au soleil.
Qui gagnera et qui perdra ?
Qui gagnera ? Google, car n’ayant rien à perdre si ce n’est rendre les utilisateurs français de ses produits un peu chagrins. Et puis, avec le matelas d’argent qu’elle a engrangé, montré non pas son pouvoir, mais seulement sa détermination face à des gagne-petits permettra de remettre les idées en place à ceux-ci.
Qui perdra ? Les éditeurs, car s’allier en quelque sorte à Google, c’est montré une certaine faiblesse qui pourrait demain se retourner contre eux. S’ils en sont rendus à jouer le côté répressif, plutôt que de réfléchir sur le meilleur moyen de se vendre aux consommateurs, cela montre bien comme pour les éditeurs de musique, qu’ils n’ont rien compris au domaine de la communication.
[all4affiliates id= »37818″ title= »Chromebook X360″]
Google doit fermer l’accès de ses services aux français
Oui Google doit fermer l’accès de ses services aux français, rapidement, mais pas définitivement. Mais quelle que soit l’action qu’elle entreprendra, c’est l’utilisateur qui sera au final lésé. Ainsi, si elle paye l’amende, c’est sur le dos du consommateur de ses produits qu’elle va la récupérer. Comment ? Je lui fais confiance pour trouver le bon paramètre. Si elle ferme l’accès de ses services aux français, c’est l’utilisateur qui encore une fois sera pénalisé, de ne plus pouvoir y accéder. Même pour un temps. Un tel gâchis, car c’est bien le mot que l’on peut employer n’est dû qu’à l’imagination très partielle des éditeurs qui n’ont pas compris encore une fois la manière dont fonctionne l’Internet. Que voulez-vous, ce que j’appelle la sottise humaine, va se loger parfois là où on ne l’attend pas !
Pensez-vous que Google doit payer l’amende ou fermer l’accès de ses services aux utilisateurs français ? Qui d’après vous sera le dindon de la farce ? Les éditeurs de presse ? Google ? L’utilisateur ?
C’est en effet désespérant de voir à quel point les éditeurs n’ont rien compris :( A vouloir absolument retirer des gains, ils vont juste tout perdre, car en effet Google risque fort de simplement couper le service en France, comme il l’a déjà fait en Espagne, il me semble. Et là ca va tout simplement être une grosse baisse de trafic pour les éditeurs. C’est triste, les « petits » éditeurs comme nous vont encore être impactés à cause de géants qui ne comprennent rien. Dans l’histoire, ce n’est certes pas Google qui sera perdant.
Je te rejoins Cédric !! Les éditeurs ne doivent pas beaucoup regarder leurs chiffres des visiteurs provenant de Google.
A ce niveau de « croyance » en google, on n’est plus dans la raison mais dans le dogme sectaire. Google profite des publications de presse car elles attirent les lecteurs qui recherchent l’information, la rémunération qu’il en retiore doit être partagée.
Si amende il y a, elle est la conséquence d’une volonté egemonique de na pas négocier.
Depuis quelques semaines je suis passé sur Duckduckgop comme moteur de recherche et je m’en porte très bien.
Il faut dans tous les cas resister à des environnements technologiques qui enferment les utilisateurs chez un monofournisseur et diversifier pour préserver la saine concurrence.
Pour des personnes qui vouent un culte à l’économie libérale américaine, il est étrange de souhaiter se retrouver dans des situations de monopole de la pensée et de la censure potentielle de l’information digne de certains pays totalitaires
Je sais que ce site « roule » pour google mais quand même …
Il n’y a pas eu un accord avec les éditeurs en Australie ?
Il y a eu accord, mais Google n’a pas eu à payer une amende comme c’est le cas expliqué dans l’article.
Il s’agit de Google et Facebook en Australie qui doivent rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus. Cela pose à partir de là la question suivante : si Google et Facebook payent pour afficher une actualité, ils vont pouvoir mettre en place des filtres n’affichant que celle qu’ils désirent. De plus, puisqu’ils sont amenés à payer qu’un certain nombre de médias, ceux qui ne payent pas ne seront pas affichés. Donc, la pluralité de l’information n’existe plus. Ce qui risque justement d’arriver en France.