Depuis quelques jours, la baguette de pain française est à l’honneur avec Google. Mieux, elle vient d’être inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. C’est dire à quel point cet emblème de la culture française que le monde entier nous envie est devenu incontournable. Il montre surtout que la baguette, malgré son éphémère existence puisque consommée fraiche, est devenu un objet qui rassemble. Pour preuve, saviez-vous que chaque jour environ douze millions de consommateurs français poussent la porte d’une boulangerie. Dans le même temps, chaque année plus de six milliards de baguettes sortent des fournils. Alors même si l’origine de la baguette qui date du début du XXᵉ siècle est inconnu, elle est devenue aujourd’hui un incontournable de la gastronomie française.
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La baguette se mange par les deux bouts
Étant gamin, j’habitais Paris. Plus exactement rue Mouffetard, pas celle d’aujourd’hui envahit par les bobos et les touristes, mais celle des années cinquante, ou le pittoresque était remplacé par l’ouvrier. J’ai usé mes chaussures dans les caniveaux de cette rue qui me semblait immense, comme mes genoux d’ailleurs. Il n’était pas rare, qu’une taloche vienne accompagner le pansement, pour un accro au short. Des souvenirs et j’en ai de cette rue, il me revient l’odeur de la boulangerie ou j’allais chercher le pain. Plus précisément la baguette.
Je chipais des bonbons bien sûr, de ceux qui collaient aux dents. On y allait en bande. Un qui avait les sous, et les autres qui en détournant l’attention de la boulangère nous permettait de mettre dans la poche quelque carambars. On se les partageait ensuite, comme la baguette d’ailleurs entamée par les deux bouts. Que de taloche, là encore j’ai reçu pour avoir ramené qu’un bout de pain qui ne ressemblait plus à une baguette.
Nommé au patrimoine immatériel de l’humanité
Aujourd’hui, en 2022, cet aliment, que nous sommes habitué à la consommer chaque jour, vient d’être inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. Ce n’est pas sa croute croustillante, comme sa mie qui lui donne cet incomparable plaisir de la consommer qui est reconnu. C’est plutôt la manière de travailler la pâte, comme les ingrédients qui sont mis en valeur. Bref, le savoir-faire, mais également toute la culture qui entoure la baguette.
Pouvoir apprécier la sauce
Car ne l’oublions pas , la baguette, c’est tout d’abord la possibilité de pouvoir saucer. Quand je dis saucer, c’est le geste de tremper la mie de pain dans le jus de viande, d’un bœuf bourguignon ou tout autre plat en sauce. Quand la mie est en partie imbibée, l’apprécier en le laissant fondre dans la bouche. Je sais qu’aujourd’hui, de plus en plus de personnes se tournent vers une nourriture uniquement à base de légume. À ceux-ci , je dis qu’il vous faut un jour tremper un morceau de baguette dans de la sauce. Vous allez craquer.
Le jambon-beurre
La baguette, c’est aussi l’apprécier avec tout ce que vous voulez à l’intérieur. On appelle cela un sandwich, et reconnaissez que rien ne vaut un bon jambon beurre. Et, le matin, quand vous trempez votre morceau de baguette, côté croute, beurrée préalablement dans votre café au lait, le plaisir est total. Pour les enfants, cela sera le chocolat au lait, bien crémeux. Minot, j’adorais quand ma mère me glissait dans un bout de baguette un rang d’une tablette au chocolat pour mon quatre heures. Un autre délice étant un bout de baguette beurré et saupoudré de chocolat en poudre. C’était à celui qui en aurait le plus autour de la bouche. Taloche au retour garanti.
En me rappelant ces moments où j’ai pu consommer cet aliment, je m’aperçois que la baguette m’a accompagné tout au long de ma vie. Elle était présente lors de mes premiers émois amoureux, présente aussi quand, étudiant, je n’avais pas beaucoup d’argent pour un repas normal. Présente aussi, quand j’ai passé des étés à travailler pour une saison, tout en mordant la vie à pleines dents. Présente quand plus âgé, je suis entré dans la vie active et tout au long de celle-ci. Je l’ai récupéré rassie ou mal cuite, ou simplement oubliée à l’arrière du véhicule. Mais, elle a toujours été là. Pas fidèle, mais présente bien qu’éphémère puisque mangée parfois dans l’heure.
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La baguette de pain française est à l’honneur avec Google
La baguette, c’est donc un peu l’histoire de ma vie. Une période où cet aliment aura été de manière indirecte central. Justement, comme je l’indiquais, Google se propose de vous faire (re)découvrir cet aliment bien français qui s’exporte partout dans le monde.
Je ne peux que vous conseiller de lire avec attention cette page que propose Google Arts et Culture. Cela donne presque envie de courir chez le boulanger et acheter une baguette. Une de celle qui craque sous la main avec sa croute bien dorée et sa mie généreuse. De celle que l’on se rappelle en se trouvant en pleine pampa du nord du Canada. Ou dont le moelleux nous fait saliver quand encore bien ferme, elle reçoit un morceau de camembert bien coulant.
Plus que tout autre pain, même glorifié par une farine bio, la baguette reste pour moi, un aliment noble et incontournable. La baguette se doit d’être à tous les repas, fraiche et ferme, belle et croustillante. Elle permet aussi de se retrouver dans un moment de convivialité. Alors, je n’ai que faire du pain hamburger, bio ou plein de nutri-machin comme je le nomme. La baguette restera toujours la baguette et sans celle-ci un repas serait bien terne. Merci à elle.
