Depuis un certain nombre de semaines, chaque vendredi je vous propose un article axé sur la sécurité face à l’emploi de l’outil Internet. Il s’agit en l’occurrence de comprendre comment utiliser les applications comme les ordinateurs qui s’y connectent mais également comment se protéger d’intrus toujours plus ingénieux. Si les citoyens emploient de tels moyens de communications, il est indéniable que l’Etat et par là même les gouvernants cherchent à mieux contrôler son usage. Car ce dernier leur a fait peur. Et aujourd’hui ils les attirent. Car quoi de mieux comme outil parfait pour contrôler à chaque instant, les hommes et les femmes que l’on est censé représenter.
Un contrôle préventif mais également sur le long terme permettant d’anticiper telle ou telle infraction, mais également d’analyser au mieux le comportement de l’individu surveillé. Alors même si le politique a peur de ce qu’il ne connaît pas, il anticipe les possibilités qu’offre l’Internet. Pour cela, il se tourne vers le technicien par là même policier qui saura créer les outils qu’il n’aura plus qu’à faire valider. Mais généralement, ceux-ci sont déjà opérationnels n’attendant plus que le blanc-seing gouvernemental.
Les enquêtes à la Maigret s’est terminé
Il est loin le temps pour le policer ou les planques pouvaient durer des heures si ce n’est des jours. Elles avaient généralement lieu soit sous des portes cochères, dans des automobiles ou dans des sous-marins. Il s’agissait ici de camionnette permettant une surveillance discrète mais où une forte motivation était demandée à cause de la chaleur sous la tôle du tube. Aujourd’hui, assis à son bureau, le même policier peut suivre dans ses déplacements comme écouter les discussions de la personne surveillée. Il a à sa disposition divers outils qui vont de la balise au smartphone qui aura été déverrouillé de manière discrète. Et tout cela de manière légale. Il pourra bien sûr savoir où le toc (téléphone) a borné et ainsi pouvoir découvrir qui sait d’éventuels complices. Pouvant identifier aussi tous les numéros appelés, il enregistrera les conversations comme lire les courriers ou textos.
On n’attend plus, on anticipe
Il ne s’agira plus d’arrêter la ou les personnes après la commission de l’infraction. Aujourd’hui, le Code Pénal, autorise grâce à ces écoutes et autres dispositifs, de pouvoir interpeller, de mettre en garde à vue et présenter à la Justice des personnes ayant réfléchi à commettre telle ou telle infraction. Les éléments constitutifs étant réunis par le biais des écoutes et autres éléments caractérisant celle-ci.
Copains comme cochon
Mais pour effectuer un tel travail d’écoute, les services de Police s’appuient tout naturellement sur les opérateurs téléphoniques. Ainsi, les services de surveillances, anciennement DST (Direction de la Surveillance du Territoire) devenu DGSI (Direction Générale de la Surveillance Intérieure) et la DGSE (Direction Générale de la Surveillance Extérieure) ex SDEC (Service de Documentation Extérieure et de Contre-espionnage) ont employé tout naturellement les outils de l’opérateur Orange. Bien sûr les autres opérateurs téléphoniques sont également mis à contribution pour ouvrir leurs tuyaux aux services de Police. Je vous renvoie à cet article sur la mise en place des boites noires chez chacun des FAI dans le cadre d’une surveillance des abonnées à l’Internet.
Les services de renseignements extérieurs se modernise
C’est à la mi temps des années 1970, que la DGSE, ex SDEC appelée familièrement La Piscine a pris conscience du retard dans la surveillance des télécoms. Elle doit l’élaboration et la mise en place des moyens techniques actuels mis en place au sein de son service technique grâce à Henri Serres, polytechnicien et ingénieur des télécommunications. Une vision qui le poussera à équiper la DGSE d’ordinateurs puissants, de supercalculateurs capables de casser les codes. Par là-même permettre à la France de rattraper le retard dans le domaine de l’interception.
Comme les services de renseignements intérieurs
Dans les années qui suivront, les autres services de police intérieurs français vont adopter la même voie, alors que dans le même temps l’emploi de l’Internet s’amplifie. Ainsi, au début des années 90, la Préfecture de Police de Paris s’est vu doté d’un ordinateur censé analyser au plus prêt les capteurs installés sur les deux voies du périphérique parisien. Le but étant de connaître en temps réel tout arrêt ou ralentissement de la circulation. C’était effectivement le cas. Mais la puissance de l’ordinateur directement importé des Etats-Unis était tellement importante pour l’époque, qu’il n’employait que 10 à 20% de ses capacités pour traiter les données envoyées par les capteurs. Le reste de celle-ci a ainsi traité dans l’ombre, à l’abri de tous les regards, des données autrement plus sensibles et concernant autant un décryptage de données concernant la sécurité intérieure qu’extérieure.
Des autorisations de président
Le politique ayant peur de l’Internet et pour répondre à la police qui veut contrôler au plus prêt les citoyens, deux présidents français successifs de la République Française ont autorisé une surveillance accrue de ceux-ci. Il en a été ainsi de N. Sarkozy et de F. Hollande qui à la demande de la DGSE ont donné leur accord à de vastes opérations de surveillance de l’Internet. Cela se passait de 2008 à 2013 et il serait étonnant que cela se soit arrêté. En effet, la crainte d’un terrorisme à venir et autres passant entre les mailles du filet oblige ce service à serrer au plus prêt l’espace que représente le réseau des réseaux
Pour assurer une telle surveillance, un investissement de 700 millions d’euros et l’embauche de 600 personnes a été opéré. Grâce à un décret secret pris en Conseil d’Etat, il a été construit des stations d’écoute dont le maître d’œuvre était la DGSE. Elles ont été installées à proximité des câbles sous-marins installées par…. Orange ex France Télécom. Câbles par lesquels transitent aujourd’hui l’écrasante majorité des communications mondiales. A partir de là, les oreilles ont pu écouter tout le trafic venant autant des Etats-Unis que d’Asie. Je vous renvoie à cet article du Nouvel Observateur, détaillant les manières dont ont opéré les services de renseignements français pour collecter et analyser les données interceptées.
Une surveillance intérieure accrue
De telles opérations de surveillance ont été mises en place pour la “sécurité extérieure”. Il en a été de même pour celles concernant le territoire français. Un espace qui je le rappelle ne concerne pas uniquement l’hexagone mais également les Dom et Tom. Pour cela, il a été mis en commun les moyens tant des services de surveillance intérieur qu’extérieur. Pour une économie de moyens bien sûr. Et par là même un partage des données qui devenait tout naturel. Et ces informations aujourd’hui, elles ne viennent pas spécialement des tuyaux reliant les différents continents. Elles concernent autant les smartphones, les ordinateurs que les applications qui peuvent être détournées de leurs buts initiaux. Chaque utilisateur de l’un de ces outils devient une personne potentiellement surveillée. Et par là même suspecte.
Mais qui gouverne ?
Car aujourd’hui, même si les plus hautes autorités de l’Etat ne veulent pas le reconnaître, ce n’est plus le politique qui gouverne mais le policier. C’est en effet lui qui va donner tel ou tel ordre au politique pour faire voter telle loi sur tel moyen de surveillance déjà mis en place. On ne crée plus un moyen, on l’officialise. Sera mis en avant, la protection du territoire comme celles des citoyens. Pour une surveillance toujours plus accrue des moyens de communication. Pour vous donner un exemple simple : en préparant cet article, j’ai fait appel aux IA qui sont ChatGPT et Bard. Le but étant d’élaborer un article sur le contrôle des hommes et femmes via Internet. Me donnant ainsi des pistes de réflexions.
Même les IA émettent des réserves
Pour ChatGPT, il me propose ceci:
“Cependant, malgré ces avantages, la surveillance policière via Internet soulève des inquiétudes quant à l’atteinte à la vie privée des individus. Les programmes de surveillance de masse peuvent collecter de vastes quantités de données personnelles sans consentement explicite, ce qui peut porter atteinte aux droits fondamentaux à la vie privée et à la liberté d’expression. Les citoyens peuvent se sentir surveillés en permanence, craignant une intrusion injustifiée dans leur sphère privée”.
Tandis que Bard considère ceci :
“Cependant, la surveillance policière grâce à l’internet pose également des problèmes en matière de vie privée. Les outils de surveillance peuvent être utilisés pour collecter des données personnelles sur des personnes qui n’ont commis aucun crime. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour cibler les individus ou pour les surveiller de manière plus étroite. En outre, la surveillance policière peut avoir un effet dissuasif sur la liberté d’expression et la participation politique.”
Vous remarquerez, que les deux IA commencent le paragraphe avec le terme “Cependant”. A croire qu’ils considèrent que la surveillance policière pose quand même des réserves morales sur la vie privée. Quand aux mimétisme des phrases, elles pourraient laisser penser qu’elles ont été écrites par la même IA.
Internet, l’outil parfait pour contrôler à chaque instant les hommes et les femmes
Aujourd’hui la technologie employant l’Internet est partout. Autant pour les gouvernés que nous sommes avec les smartphones et autres que les gouvernants qui ont délégué aux techniciens le pouvoir de nous surveiller. Eux comme nous, nous ne pouvons plus nous passer de ces outils. Ils sont devenus de plus en plus puissants mais également de plus en plus intrusifs. Avec en prime, une IA qui va devenir de plus en plus présente. Demain il ne sera plus possible de se passer de cet outil qui contrôle et permet de surveiller tous les instants de nos vies. Mais jusqu’à quand ? Et qui lui succédera ?