Comme aurait dit ma grand-mère, “c’est la panouille partout”. Entendez par là, un certain chambardement. Qui plus est planétaire. Preuve en est, Alphabet voit les bénéfices de ses services baisser de plus de 19 % lors du dernier trimestre. Cela montre à quel point, un malaise profond s’installe partout, s’articulant principalement autour de l’argent. Cette spirale ne semble pas s’arrêter et pourrait, à terme emporter avec elle, de nombreux acteurs de l’Internet. 

[winamaz multiple=”B095N8NN49″ template=”horizontal”]

Stadia et autres

Et, si la fermeture de Stadia était due simplement à de mauvais résultats financiers généraux ? On est en droit de se poser la question et cette hypothèse @Nicolas l’avait ici même avancé dans l’After Show. Car même si la société Alphabet qui gère Google va bien, il semble que des jours sombres s’annoncent. Ce serrage de ceinture ne s’arrête pas qu’à Stadia. Ainsi, on a appris l’arrêt de la division qui s’occupait jusqu’à présent de créer et de commercialiser des Pixelbook. De même, son incubateur interne, Area 120 fait aussi les frais de ces restructurations financières. Comme si, la recherche des frais inutiles était devenu la raison première d’Alphabet. Enfin, n’oublions pas que son projet de remplacer les cookies tiers a été repoussé en 2024. 

Même dans sa gestion interne

Au niveau interne, il en est de même, puisque certains avantages offerts aux employés sont là aussi revus à la baisse. Fini les fonctions sociales, les voyages pour des événements et produits proposé à des prix intéressants pour les employés. Il est demandé de réfléchir à une approche responsable de la gestion des dépenses. Un projet interne, appelé  Simplicity Sprint, doit permettre de recueillir des propositions sur une meilleure efficacité dans la productivité. En cause, un rendement moindre par rapport au nombre d’employés. 

Des revenus en baisse 

Les postes ayant été particulièrement touchés par la baisse concernent le Cloud et la publicité. Nous allons nous intéresser à ceux-ci et détailler revenus et bénéfices comme les pertes via des graphiques. Pour prendre la mesure du ratio bénéfice / perte, nous nous sommes intéressés aux résultats publiés sur les trois dernières années.

Malgré sa première place dans l’emploi de son navigateur Google Chrome, Google Cloud est toujours troisième dans le classement. Devant lui, Amazon et Microsoft qui sont sur les deux premières marches du podium. Même si avec ses trois milliards d’utilisateurs, Google gagne de l’argent avec Google Workspace en diffusant de la publicité, facturant du stockage comme des noms de domaines, les chiffres ne sont pas encore bons sur le dernier trimestre. Ainsi, Google Cloud a perdu 699 millions de dollars pour ce trimestre, contre 644 millions de dollars au troisième trimestre 2021. Cela montre que malgré des revenus plus important pour ce dernier trimestre, les pertes ne régressent pas de manière proportionnelles aux revenus.

Ci-dessous, le tableau sur les trois premiers trimestres des années 2020/2021 et 2022. Cela concerne dans le premier les revenus et dans le second les pertes. On notera quand même une baisse régulière de ces dernières pour le service Google Cloud.

Les chiffres ci-dessus sont en millions de dollars.

Les chiffres ci-dessus sont en millions de dollars.

Alphabet voit ses bénéfices baisser de 27 % lors du dernier trimestre
Photo DR

Une publicité en baisse

Le second poste en baisse de revenus est la publicité. En cette période d’incertitude, les publicitaires se replient, attendant des jours meilleurs.
Cette baisse de revenus est particulièrement frappante, pour ce qui concerne Google Services, comme le montre le graphisme ci-dessous. Comme l’indique Alphabet, “Google Services incluent des produits et services tels que les publicités, Android, Chrome, le matériel, Google Maps, Google Play, Recherche et YouTube. Les services Google génèrent des revenus principalement à partir de la publicité ; Ventes des applications et des achats intégrés, des produits de contenu numérique et du matériel ; et les frais reçus pour les produits par abonnement tels que YouTube Premium et YouTube TV.

Les chiffres ci-dessus sont en millions de dollars.

Toujours concernant les services, pour ce qui concerne les bénéfices sur les mêmes périodes, pour le troisième trimestre 2022, ils n’auront été que de 19,781 milliards de dollars, en baisse par rapport aux 23,973 milliards de dollars du troisième trimestre 2021. C’est donc une baisse de 19,54 % que subi Alphabet. Que sera le quatrième trimestre ?

Les chiffres ci-dessus sont en millions de dollars.

Cela donne quoi finalement entre les revenus et les bénéfices ?

Toujours à l’analyse des documents présentés par Alphabet, nous allons pour finir nous intéresser aux revenus et bénéfices sur les trois premiers trimestres de manière globale. On y inclut quelques lignes concernant des segments que Google n’a pas spécifiquement documentés.

Les chiffres ci-dessus sont en millions de dollars.

Les chiffres ci-dessus sont en millions de dollars.

Il y a donc à la lecture de ces deux derniers tableaux, un tassement des revenus qui est en train de s’opérer comme une baisse des bénéfices d’exploitations. On comprend ainsi pourquoi Google a dû arrêter des services comme Stadia et autres. Il sera intéressant de voir dans les mois qui vont suivre, comment Alphabet à l’intention de freiner cette baisse de bénéfices et quels services risquent de fermer. Le pourcentage de la perte des bénéfices d’exploitation pour le troisième trimestre de l’année 2022 comparé à celui de l’année 2021 est donc de 16,92 %. Une claque diront certains. On peut plutôt parler de rentrée d’argent moindre, mais à ce niveau-là les acteurs de la Bourse sont plutôt regardants.

Vous pouvez retrouver tous ces chiffres, à cette adresse.

[winamaz ean=”0193638791928″ template=”horizontal”]

Alphabet voit les bénéfices de ses services baisser de plus de 19 % lors du dernier trimestre

Ce que nous en France appelons les GAFAM, quand nous parlons des sociétés technologiques, sont à l’image de Google en train de prendre la mesure du ralentissement mondialisé de la consommation, comme de l’augmentation du prix des biens. N’oublions pas non plus, que les États-Unis d’Amérique, sont à quelques semaines d’un vote à mi-mandat pouvant faire basculer le paysage politique actuel.  À la clé, une gouvernance bloquée par des nationalistes qui n’ont jamais reconnu le vote par une majorité d’un opposant à leur parti. 

Tous ces paramètres et bien d’autres peuvent amener ces sociétés à prendre position. Également à revoir leurs politiques à l’égard des données qu’ils récupèrent. Il y a donc à travers ces enjeux financiers bien plus que de l’argent, le nerf de guerre de ces sociétés.  

Shares:
1 Comment
  • Avatar de l’utilisateur BERNARD SORET
    BERNARD SORET
    1 novembre 2022 at 19 h 06 min

    Bonjour
    Google n’est pas le seul hélas a voir ses résultats se réduire Depuis disons 10 / 15 ans la fuite en avant mondiale et la création d’argent facile ” hélicoptère ” sans contrepartie d’efforts a créé une société virtuelle et déstabilisée l’économie “réelle” indépendamment des événements tragiques actuels qui accentuent la redistribution des richesses en cours Machiavel disait que la meilleure des opportunités se trouve dans la pire des situations
    Bonne soirée

    Reply

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.