Chacun de nous connait les cinq sens : l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et la vue. Voici les “applications” humaines que nous utilisons à chaque instant de notre vie. Parmi ces cinq perceptions, le toucher permet d’analyser, par le biais de récepteurs tactiles la texture, la chaleur de tout ce que nous approchons. Jusqu’à présent il était (presque) possible de toucher tout ce que l’homme produisait. Aujourd’hui, avec la virtualisation des données ce n’est plus le cas. Nous avons rendu abstrait ce qu’hier nous pouvions sentir par le biais de  nos doigts. Enlever un de ces sens et voilà l’utilisateur de l’outil informatique angoissé. Alors, y aurait-il une mauvaise compréhension de la virtualité des données numériques ? On essaye d’y répondre comme à notre habitude. 

Compréhension de la virtualité des données numériques

Quand l’homme dit préhistorique a peint des représentations d’animaux qu’il chassait ou vénérait, on peut supposer que ce n’était pas uniquement pour montrer à ses semblables ce qu’il avait vu. Il permettait aussi de toucher ce qu’il avait reproduit, les aidant  ainsi à mieux comprendre tant la puissance, que la nature des créatures. Les siècles sont passés et l’homme a continué à reproduire ou imaginer un instant sur divers supports. À chaque fois, le contemplateur pouvait voir, mais aussi toucher et ainsi se faire une idée sur la matière utilisée. Qu’il s’agisse de pierre, de bois ou autre support, à chaque fois le choix de celui-ci entraînait à l’usage de nouvelles façons de travailler,  permettant par là-même, de nouvelles manières de le maîtriser. 

Point de vue du Gras, depuis la fenêtre de la maison de Nicéphore Niépce de Saint-Loup-de-Varennes.
Point de vue du Gras, depuis la fenêtre de la maison de Nicéphore Niépce de Saint-Loup-de-Varennes.

Puis est arrivé la photographie avec Nicéphore Niépce et la première reproduction permanente en 1826 ou 1827. Passant d’une plaque d’étain aux agrégats d’argent permettant l’obtention d’une photographie par un processus photochimique, le support généralement papier a permis de toucher là encore l’instant figé. Dans les années 2000, est arrivée la photographie numérique et si au début les prix des appareils permettant de telles prises de vues étaient prohibitifs, aujourd’hui chaque smartphone se doit d’avoir un appareil photo intégré et très performant.

Et c’est là que la compréhension de la virtualité des données numériques pose question.

Oublié l’album photo au fond du buffet dont le papier glacé protège encore les photographies d’un temps passé.  Bonjour ces instantanés qui ressemblent plus à un film découpé tellement ils peuvent être amenés à représenter le même moment. 

La photographie ne se garde plus, on l’oublie dans l’instant d’après tant il est devenu courant de tout photographier, de manière excessive, sans se soucier du nombre. Si hier, on avait 24 ou 36 poses argentiques dans le boitier de l’appareil photo, aujourd’hui il y en a des milliards dans ce qui se fait appeler un smartphone. On ne regarde plus un concert, on le filme perdant ainsi ces moments magiques où artistes et spectateurs sont en phase. On immortalise un instant qui sera distribué à tous, mais qu’on aura oublié demain, en recherchant simplement la reconnaissance des autres par le biais de points (Like et cie). 

J’avais ici même développé le concept d’un rangement en vrac à l’inverse de ce qui se fait généralement avec une liste de dossiers et sous dossiers, finissant généralement aux oubliettes. Le principe étant que la société Google nous propose pour le Drive un moteur de recherche extrêmement puissant. Un terme recherché et tout de suite tous les documents ou dossiers le contenant, s’affichent. Plus de pertes de temps, plus d’oublis. Ce n’est pas le zen dans l’art de la tartine comme le déclamait Borhinger dans le film Diva, mais simplement la plénitude de savoir tout retrouver dans l’instant. Et cela Google nous le propose dans Google Photos et plus encore.

La compréhension existe-t-elle ? Oui ou non ?

La photographie prenant chaque jour une place prépondérante dans la vie de quelques milliards de personnes, Google lui a dédié un espace pour elle toute seule. Facile d’utilisation, le classement se fait de manière automatique au niveau de la datation, permettant de les retrouver très rapidement.

Pourtant, il y a quelques semaines, à la demande d’une personne utilisant Chrome Os depuis quelques mois, je mettais en phase de synchronisation son smartphone et son Chromebook. Panique à bord ! Elle ne retrouvait plus ses photos qu’elle avait rangées dans le Drive, mais surtout elle ne comprenait pas le système de rangement de Google Photos. Adieu les dossiers qu’elle avait créés dans le Drive par événement, personne et date. Il me fallut beaucoup de diplomatie pour lui expliquer ne serait-ce que le mode de classement de Google, le partage comme la création des Albums. Mais il y avait toujours cette réticence avec ce “mais si….” Oui, “mais si….. Google s’éteignait ?” Que répondre à cela ? Lui offrir un appareil photo argentique jetable ? Considéré ne pas avoir entendu la question ? Me revenait à l’esprit la scène du zen dans l’art de la tartine. J’ai respiré et j’ai rien dit.

La compréhension existe-t-elle ? La réponse est…

La virtualisation des photos est devenue quelque chose d’abstrait et en même temps incompréhensible pour beaucoup. Car où est l’objet ? Où est simplement le négatif ? Comment concevoir que recevoir le partage d’une photo ne permet pas l’utilisation pleine et entière de celle-ci ? Bref, on se retrouve devant une ignorance de l’utilisation de l’application mais surtout on ne comprend pas pourquoi le contenu ne peut pas se toucher. Et pour finir, où est l’album papier que l’on se passait de main en main après le repas en famille du dimanche ? On en revient donc à la question suivante : y a-t-il une compréhension de la virtualité des données ?  La réponse est à mon sens non, à cause surtout d’une méconnaissance du produit Google Photos ou tout autre applications web. Comprendre son fonctionnement comme d’autres produits de Google, permet de ne pas paniquer quand la photographie disparaît du smartphone mais se retrouve dans le Cloud. Car là est l’inquiétude, on ne possède plus, on ne détient rien, on ne peut que regarder et utiliser d’une certaine manière. Pourtant, il serait si simple de lire. Oui lire. Google propose en effet une aide en ligne complète et fort bien documentée de chacun de ses produits, qu’il soit payant ou gratuit. Tout est informé et actualisé lors de nouveaux services. 

Cloud Google

Il y a aussi ce moteur de recherche qui fait des miracles à tout point de vue. Pensez-donc, il va retrouver la photo du fiston descendant les pentes enneigées sur une planche de snowboard. Ou même afficher la photo du chien prenant un bain dans la piscine gonflable, sinon cela ne serait pas amusant pour lui.

N’oublions pas aussi le Chromecast permettant de remplacer l’album photo en quelque chose de dynamique. Ici tout le monde peut voir les photos. On peut les commenter, rire, pleurer ensemble.  Plus de cou tendu ou tordu pour voir la minuscule représentation en noir et blanc de papi faisant le grand écart devant une kyrielle de jeunes filles en pâmoison devant l’exploit du presque centenaire. Un clic sur l’icône du Chromecast dans l’application et le téléviseur devient un album photo géant.

Cette virtualisation des données est encore pour beaucoup, quelque chose qui n’est pas compréhensible et ce quelles que soient les générations. Nous avions ici même  abordé le sujet avec l’illectronisme, ce fléau du 21ème siècle que Google tente d’enrayer et donc des fractures qui s’installaient. Il en est de même de la compréhension de la virtualisation des données numériques. En tant que passeurs d’informations, toute l’équipe rédactionnelle du site a un travail pédagogique qu’elle effectue depuis de nombreuses années. Malgré cela, il s’agit pour l’utilisateur de comprendre que la virtualisation des données numériques englobe un tout composé de l’écriture, du calcul, du dessin comme de la photographie. Bref, notre rapport avec la création n’existe plus en quelque sorte car n’étant plus que virtuel. A partir de là, tout deviendra plus clair mais surtout plus simple à lire, compter, dessiner et photographier. Un peu comme le zen dans l’art de la tartine.


Nous vous rappelons que vous pouvez acheter sur le site différents produits vous permettant d’utiliser au mieux votre Chromebook.

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2 Comments

  • ERIC KARL
    ERIC KARL
    10 mars 2020 at 11 h 58 min

    depuis que je suis devenu chromebook………eur je ne sais pas si cela existe……mais peu importe………ce n ‘est que du bonheur….faut s’investir ..mais cela en vaut la peine……

    Reply
    • Mister Robot
      10 mars 2020 at 12 h 48 min

      Bonjour,
      Avec un petit bonjour, c’est tellement mieux ! Non ?

      Chromebookeur ? Si cela existe ? je ne pense pas, mais parfois l’Académie nous surprend tellement !
      Oui s’investir est le terme qui convient si on veut avoir une bonne utilisation du Chromebook, en plus cela est tellement simple. Non ?

      Bonne journée.

      Reply

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