La question a besoin d’être posée : le FLoC de Google Chrome risque-t-il d’être un flop ? En effet, un certain nombre d’acteurs du web ont décidé de ne pas proposer dans leurs outils le FLoC qui s’inscrit dans le programme Privacy Sandbox développé par Google. Alors que la montée des mécontents augmentent de jour en jour, état des lieux de ce qui ressemble fort à un mouvement d’une ampleur sans précédent à l’encontre de la firme de Mountain View.

Le FLoC de Google Chrome risque-t-il d’être un flop ?

Jusqu’à présent et depuis les années 1995, le parcours d’un utilisateur d’un site à un autre est suivi par les cookies. Sorte de mouchard, ils permettent de savoir d’où vient l’internaute, les pages qu’il a visités, comme la définition de l’écran de son ordinateur. Toutes ces informations intéressent autant des firmes comme Google, mais aussi les agences de publicités en ligne. Ce commerce juteux permettait à tout le monde de vivre jusqu’à présent avec toujours une part d’incertitude sur le bon ciblage de l’utilisateur du consommateur. Suite au vote par le Parlement Européen le 27/04/2016 du  RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), le principe même du cookie a été remis en cause. La firme de Mountain View est je le rappelle la première société au monde de publicité en ligne et afin de s’aligner aux directives européennes elle a créé le FLoC. 

Que permet le FLoC 

Le FLoC ( Federated Learning of Cohorts) permet d’effectuer non plus un pistage individuel, mais un pistage collectif. Les cookies sont morts, vive le navigateur. Ainsi, rendant anonyme l’identification de l’utilisateur, il propose que ce dernier se retrouve dans des centres d’intérêt prévu à l’avance par Google. Ainsi j’aime le camembert bien fait, je me retrouverais dans un groupe du camembert qui coule. À partir de là, regroupé dans ce qui est appelé un segment tous les adorateurs du fromage qui pue recevront de la part des publicitaires une annonce sur le camembert normand fabriqué en Chine en Normandie.

Dans le principe cela semble aller d’un bon sentiment de la part de Google. Mais là où cela coince selon certaines mauvaises langues, l’agence de pub Google, ramassera la globalité des données et pourra ainsi revendre les données collectées au prix qu’elle voudra. Ainsi toujours pour prendre l’exemple du consommateur comme moi du fromage qui pue, si la demande est forte le prix d’un segment d’admirateur du camembert sera à la hausse et le contraire quand la demande sera à la baisse. 

Le second paramètre à prendre en ligne de compte et à mes yeux le plus important est la part de marché que représente Google Chrome.  Quand on sait qu’elle se situe aux alentours des 65% pour Google Chrome et pour le second, il s’agit en l’occurrence du navigateur Safari d’Apple se situant aux alentours de 16% on peut comprendre que les principaux éditeurs et quelques autres grincent des dents.

Quand je dis grince des dents, je dirais plutôt poussent des cris de vierges effarouchées et je pense à Microsoft, Apple, la fondation Mozilla, mais aussi Vivaldi Technologies qui propose le navigateur Vivaldi comme Brave Software et son navigateur Brave. Tous sans exception, affirment qu’il s’agit d’une atteinte aux données personnelles de l’utilisateur. WordPress de son côté a publié une note sur son blog en déclarant que le FLoC est une menace de sécurité urgente. À partir de là, tous les sites web fonctionnant avec ce CMS bloqueront l’action du FLoC dans les prochains jours. Quand on sait que la part de marché de WordPress dépasse les 40% elle peut espérer que Google plie devant une telle menace, ce qui serait étonnant.

Seul Google propose un remplaçant aux cookies

Si la fin des cookies tels que nous les connaissons jusqu’à présent est acté via le vote du Parlement Européen, la société Google est à ma connaissance la seule à présenter une solution hors cookies. Qu’il s’agisse d’Apple, Microsoft et tous ceux que je viens de citer, pas un n’a voulu se “mouiller” autant qu’a pu le faire la firme de Mountain View. Il est donc facile pour celles-ci de tenir un tel discours contre le FLoC. Ne nous trompons pas, la principale peur pour ces sociétés est de perdre de l’argent, que les publicitaires pouvaient leur verser puisqu’elles permettaient au travers de leurs navigateur et site web de collecter des informations qu’elles revendaient pour la plupart. La protection du consommateur, il s’arrête pour elles au portefeuille, en dehors de cela point de salut, mais surtout point d’avenir. 

Le FLoC de Google Chrome risque-t-il d’être un flop ?

Le FLOC ne sera pas un flop, car toutes les sociétés qui sont contre, seront obligées de se plier à la puissance involontaire du navigateur Google Chrome. C’est sciemment que les 65% des utilisateurs de Google Chrome dans le monde, utilisent ce navigateur. Personne n’est venu mettre un couteau sous la gorge de ces quelques millions de personnes. Cette puissance, aucun acteur ne peut l’ignorer et ne peut s’en détourner au risque de perdre encore plus de part de marché. 

Que pensez-vous du FLoC et êtes-vous d’accord pour qu’il soit implanté dans le navigateur Google Chrome ?


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